En octobre, on lit... La nuit a mangé le ciel de Gauthier Steyer

Crédits : Instagram Valérie Latendresse.

Juanito s'est ouvert les veines. Pourtant, le garçon, à peine âgé de onze ans, ne désirait pas vraiment mourir. Pourquoi avoir posé ce geste, alors? Peut-être parce que dans sa famille d'accueil, chez les Laporte à la campagne, il n'est qu'un autre « cas social » qui ne sert qu'à rapporter de l'argent? Ou simplement parce qu'il veut revenir chez lui, auprès de sa mère, pour soigner cette « amputation maternelle » qu'il a subie sans vraiment trop en comprendre le sens?

Malheureusement, l'appel à l'aide de Juanito, additionné à une crise de délire chez l'assistante sociale, a comme résultat de l'envoyer chez les « dingues », comme il se plait à les appeler. Hospitalisé en pédopsychiatrie, ce dernier a alors droit à une belle dose de médocs, et à des rencontres avec un psychologue, dit la Fouine, le tout accompagné du docteur Freud (!). Son rêve de toujours, de retrouver sa mère et son seul véritable foyer à la cité, n'est pas près de s'estomper au contact de l'endroit! 

Lors d'une rare excursion avec ses camarades de l'hôpital, l'occasion de se rapprocher de son rêve se présente enfin. En effet, Juanito réussit à échapper à la vigilance des éducateurs, et après une cavale effrénée, ce dernier retourne à la cité de la Marmite, à la maison. 

Depuis le temps qu'il attend ces retrouvailles, vivra-t-il son « happy ending »? Je ne peux rien vous dire de plus, mais sachez que sa cavale n'est pas terminée... 


Mon verdict? Difficile de ne pas s'attacher à ce livre, ainsi qu'au personnage de Juanito, dont l'existence n'est pas des plus faciles. À travers lui, on découvre la réalité des enfants ballottés de foyer en foyer, et celle d'un enfant qui ne semble jamais se sentir à sa place. En outre, les mots utilisés par l'auteur sont très touchants, et on sent bien que ce dernier, qui a travaillé dans le milieu de l'éducation spécialisée, connait bien son sujet. 

Déceptions et espoirs se relaient dans ce roman où on ne sait plus quoi espérer pour Juanito, si ce n'est que son bien. D'un côté, on souhaite presque que l'assistance le lâche, mais de l'autre, on se rend bien compte que le gamin a réellement besoin d'une bonne prise en charge. Ce qui en ressort? C'est qu'on est « scotché »  à l'histoire et qu'on ne peut en décrocher, et qu'on croise les doigts pour une fin heureuse.

J'ai aimé? Qu'à la toute fin du roman, on ait accès au dossier à l'aide sociale à l'enfance de Juanito. Le tout boucle bien le roman, et permet de vraiment mieux comprendre l'évolution du personnage. 

Le livre La nuit a mangé le ciel est offert chez Archambault et chez Renaud-Bray (39,95$). Autrement, vous pouvez en faire l'achat sur le site Amazon.fr.

À noter que pour ma part, j'ai reçu ce livre gratuitement de la part des Éditions Denoël.

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